Costume Français. Influence latine sous la Renaissance. Élégantes.

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Élégantes.

L’Histoire du Costume Féminin Français. Les Modes de la Renaissance de l’an 1461 à l’an 1574. Élégantes – Planche 1.

Élégantes

  1. Diane de Poitiers (1566), jupe rouge cramoisi, manches hermine, corsage blanc.
  2. Jeune femme à l’éventail (1540), manche bleu indigo, doublée bleu pâle. Robe lie de vin; éventail plumes de paon.
  3. La Reine Claude (1520). Robe bleu de Prusse. Empiècement vert, blanc et rouge. Chaîne de joaillerie. Fourrure blanche aux manches.
  4. Marguerite de Valois (1579). Robe prasine (vert poireau), manches faux azur (vert-de-gris) et or.
  5. Catherine de Médicis (1540). Manteau de drap noir, bordé d’hermine, motifs or et noir.
  6. Françoise de Hérisson (1525). Robe écarlate, manches d’hermine. Ceinture de perles et de pierreries.
  7. Mme Elisabeth, fille de Henri II (1559). Robe rouge pourpre, manches blanches et rouges, motifs brodés noirs.
  8. La Belle Ferronnière (1547).  Robe prunicée (orangé), manches vert tendre. Eventail plumes avec glace au milieu.

Influence latine sous la Renaissance.

Élégantes.

MANUFACTURES.

Si nous prenons comme ligne de démarcation entre le moyen âge et la Renaissance le règne de Louis XI (1461-1483), c’est qu’un événement capital se produisit en 1470 du fait du premier établissement en France de manufactures d’étoffes d’or, d’argent et de soie, à Lyon d’abord, à Tours ensuite.


Avare par goût, et prodigue par politique, tout le règne de Louis XI se ressent de cette influence; mais il sait encourager toutefois les arts industriels.
Sa femme Charlotte de Savoie, heureuse mère de cinq enfants, s’occupe davantage de son intérieur que de ses toilettes.


Sous Louis XI la robe-linge arrivait aux genoux. C’était une sorte de tunique courte; dans les cérémonies elle traînait d’un pied à terre.

SILHOUETTE.

Les robes étaient très amples, le collet rabattu; elles étaient ouvertes devant jusqu’à la naissance du ventre, de façon fort inconvenante.


La ceinture était placée tantôt haute, tantôt basse, afin de donner une taille fine ou de faire saillir le ventre. On note ce fait dans le costume d’Isabeau de Bavière, veuve de Charles VI ; aussi l’amusant chroniqueur Brantôme nous raconte – t – il mille traits concernant sa toilette.


Isabeau fit tomber la mode des robes blasonnées; elle ne porte dans les cérémonies que des robes d’apparat brodées d’or et de pierreries rehaussées de bijoux, frangées de fourrures, qui deviennent d’un usage presque général à la cour suivante.


Anne de Bretagne, femme de Charles VIII (1483-1498), vivant dans ce délicieux château d’Amboise près de Tours avec son mari, aimait aussi la grandeur et la magnificence.


Elle voulut avoir une cour somptueuse et jamais femme ne la rendit plus brillante; elle fut l’instigatrice de ce mouvement qui porta les dames des campagnes vers la ville.
Les femmes de seigneurs qui, jusqu’alors, avaient passé leur vie dans un château isolé de tout, vinrent à sa cour comme demoiselles ou dames d’honneur et, fait capital, furent bientôt suivies par leurs maris.

NAPLES.

Les guerres avec Naples eurent une première influence latine sur le costume féminin d’alors. Les chroniqueurs de l’époque, en nous racontant la découverte de Il’ Amérique par Christophe Colomb, nous expliquent aussi l’influence que ces événements eurent sur la vie des femmes d’alors et leur répercussion sur la mode.


Louis XII (1498-1515), par sa conquête du Milanais et de Gênes, par ses guerres de Naples, sans s’en douter, nous prépare ainsi l’avènement de la Renaissance italienne en France.

INFLUENCES LATINES.

Sa femme, Jeanne de France, se pare déjà des atours que son mari rapporte d’Italie. L’hiver de 1499 marque une nouvelle étape vers cette influence. Sous ce règne, les arts féminins prenaient peu à peu leur essor; c’est pourquoi, lorsque disparut ce roi, les crieurs des corporations du luxe crièrent la mort de ce prince en l’appelant” Le bail l’ai Louis:” car il avait bien mérité de leurs métiers d’art.


Parfois en songeant à son successeur et prévoyant la dissipation que le luxe et la prodigalité de François 1er causeraient après sa mort, Louis XII disait en soupirant” Ab, nous travaillons: en vain, ce gros garçon gâtera tout. “

FRANÇOIS Ier

Sous François 1er le luxe est inouï, les robes sont “cloches” et de drap d’or. Dans les cérémonies, les cerceaux que l’on met pour les soutenir deviennent une mode générale. Ses deux femmes, Claude de France et Eléonore d’Autriche, furent toutes deux très élégantes. Mais ce fut surtout sous le règne de Catherine de Médicis, épouse de Henri II (1547-1559), que la Renaissance prit alors son plein épanouissement. Les maîtres tailleurs employaient alors beaucoup d’ouvrières. Ils devaient et savaient satisfaire toutes les exigences des clientes.
La garde-robe des femmes était déjà très complète.


ELisabeth, fille de Henri II, mariée en 1559 avec Philippe II, roi d’Espagne, ne porte jamais deux fois la même robe.


Son chroniqueur ajoutait …. ” et puis elle les donnait à ces jeunes femmes et à ses filles. El Dieu sait quelles robes si riches et si superbes que la moindre était de 3 ou 400 écus ; calr le roi son mari L’entretenait fort superbement de ces choses là; si bien que tous les jours elle en avait une, comme je le tiens de son tailleur … qui de pauvre qu’il alla là, en devint di riche que roi plus “(BRANTOME 1565).


A Paris elle élait moins prodigue de robe et son trousseau se composait de 23 robes seulement. Elles sont eltëes et décrites dans les mémoires du duc de Guise.

Marie Stuart, femme de François II (1559-1560), fréquentait beaucoup les carrousels et les tournois; ce fut du reste au cours d’un tournoi que son beau-père, Henri II, fut tué. Ces tournois, comme nos courses, étaient avant tout des fêtes de suprême élégance.


Les femmes portaient alors des robes noires qui dans leur ensemble se rapprochent de nos toilettes aux alentours de 1830 et 1900, avec leurs manches très bouffantes.


Les manches étaient toujours larges et en forme d’entonnoir ; nous les voyons porter par Elisabeth d’Autriche qui épousa en novembre 1570 Charles IX. Elle habita avec lui au château de Saint-Germain-en-Laye, où la Cour se transporta.
Les robes de cette période troublée se ressentent par moment de sanglants massacres tels que ceux de la Saint-Barthélemy et des caprices d’une régente telle que Catherine de Médicis.


Les poètes d’alors nous ont louangé ces modes. On trouve dans Ronsard des choses charmantes sur la robe.

FRESQUES.

L’influence italienne se fait sentir plus que jamais. Certains tailleurs s’inspirent de fresques que peignit Mîchel Ange vers 1560.
Charles IX et sa mère dédaignent le luxe pour eux-mêmes, mais ils savent l’encourager autour d’eux.


Lors de son mariage, le 16 novembre 1570, Elisabeth d’Autriche portait la plus longue queue de robe dont l’histoire de France fasse mention. Elle mesurait à vue d’ œil plus de 20 aunes, soit environ 25 mètres, et elle était tenue par trois princesses de sang royal. Chacune d’elles portait une robe à queue de 8 mètres.
A la fin de ce règne s’arrête la Renaissance, en 1574.


A côté du costume de cérémonie, de gala, qui était somptueux, le costume de deuil était simple; Catherine de Médicis fut la première reine qui porta le deuil en noir.


Au milieu du XVI siècle, la couleur protocolaire du deuil était le violet. Avant Henri III le véritable cérémonial n’avait aucune règle bien établie.
Le sacre des rois s’accomplissait un dimanche et la pompe en était surtout laissée aux soins des grands prêtres de l’Église.

CHAPERON.

Un détail relatif au deuil était ce vaste manteau traînant en drap noir dont s’affublaient les femmes; en dessous elles portaient le chaperon en bronche, c’est-à-dire un capuchon dont la coiffe s’enfilait de manière à cacher le visage, dans le genre des capuches percées de trous des pénitents blancs ou noirs.

DECOLLETE.

Les robes étaient, sous Charles VIII, traînantes, ouvertes sur le devant, le pourpoint était mis à découvert sur toute l’étendue de la poitrine. Il se montrait avec ses crevés bien ouvert en pointe, enjolivé de rubans passés d’un bord à l’autre. Sous François I“ toutes les robes, tous les pourpoints sont tailladés, découpés, rebrodés avec des appliques.

Sous Henri II la robe est restée décolletée en carré, puis devient montante avec un collet relevé comme celui du “sayon” des hommes. La robe se composa d’un corps et d’une cotte, le devant ouvert dans toute sa hauteur, sauf au cou et à la ceinture.

POCHES.

Sous Charles IX les poches sont mises à la mode. Interdites d’abord comme réceptacle possible d’armes, elles furent bientôt unanimement adoptées. Les femmes eurent des robes en façon de casaque qui s’appelaient des bernes. Ce fut la mort de l’aumônière. Les habits courts étaient l’insigne des professions profanes; le clergé adopte les robes longues. Sous Louis XI les religieuses portent des robes ayant des queues et des garnitures au bas; elles portaient des bijoux, s’enveloppaient la tête de couvre-chefs en linon plissé par-dessus lesquels un voile de soie était coquettement ajusté. Mais la diligence des chefs de l’ordre fit rétablir les règles dans leur intégrité. Depuis le xv= siècle elles ne changèrent plus. Dès Charles VII les tissus à fils transparents sont employés pour confectionner aubes et surplis.

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