Mesopotamia. The Sumerian Chale. Sumer & Accad.

Sumer, Gudea, Mesopotamia, Costume, Statue
Gudea, ruler of Lagash c. 2150 to 2125 BC

LE CHALE SUMÉRIEN.

SUMER AND ACCAD *)

THE SUMERIAN CHALE.

Mesopotamia.

Restitution of the Sumerian garment in real life, based on a seated statue of Gudea, known as the “Architect with a ruler”. – MUSÉE DU LOUVRE, Catal. chald. no. 46.

The aspect of these attempts which is sometimes somewhat perplexing to an untrained eye is due to the fact that, as we approach reality, we are by this fact “turning away from the conventional forms which to a good extent constitute the character and style of the ancient figures” which served as models and guides for us. ” On the natural basis, this Asiatic drapery gives abundant folds of beautiful effect. The statue, on the other hand, retains smooth and rigid surfaces.

The ancient sculptor did not yet dare to penetrate deeply into the hard diorite stone, and was content to pack the body into a kind of shell: he only traced the random curves, combining them as best he could with the solid lines that represented the corners of the body. Impressed by the play of the folds, he did not, however, think he could free himself from recalling them by means of a few rare furrows which, as can be seen, were coyly dug on the arm and especially towards the ribcage at the point where the end of the garment converges. Léon Heuzey, Du principe de la draperie antique, p. 6, Fig. 1; Hist. du cost.

“The whole costume is made of a rectangular cloth with double fringes, which we draped after the fashion of the Chaldeans, having tested it on the living model in the archaeology course at the École des Beaux-Arts. To recover the fit [see p. 47 and Fig. XXX], it was sufficient to use a white Indian shawl (shoudda) without altering its shape or size, since this piece of modern oriental costume can be considered a remnant of the ancient Chaldean cloak. If the folds are scarcely indicated on the original, this is an effect of the timidity of this ancient carving, but the appearance of the drapery unfailingly results from the shape and arrangement of the fabric, which in nature gives a fit full of character, approaching the finest ancient draperies. “The model” carries on his lap a tablet of unfired clay on which is carved a plan of fastenings, and the style and ruler with the scale with which it was drawn. The gesture of folded hands, which has remained the sign of obedience and respect in the Orient, takes on a religious character here. The figure, restored from a votive statue, must indeed be considered as placed before the images of the gods, to whom the finished plan is piously offered. Léon Heuzey, Origines orientales, p. 21I.

“The rusticity of the seat, together with the simplicity of the costume, deserves to be noted. One would be tempted to recognise in it the marks of an office subject to certain restrictive observances of a priestly character (Id., Catal. antiq. chald., p. 47; Discoveries, p. 126).

This simplicity should not be considered as an immutable fashion. While this austere adjustment is sufficient for adult Gudêa, the statues which represent him as an ephebe show a slight research in clothing: “His shawl is no longer only decorated with fringes on the two short sides, it is, moreover, bordered at the top by a selvedge, at the bottom by a fringe with tassels formed by the threads of the weft” joined together several times and knotted (Thureau- Dangin, Ibid., p. 3; Scheil, Une nouvelle statue de Gudêa, in REV. ASSYR, XXII (1925). pl. I and II).

A left shoulder fragment, probably from the early Agade period, has an engraved shawl border with a wide decorative band. The motif draws “a lattice of lozenges enclosing smaller lozenges”. This band, limited on each side by a fine grenetis, “must have been in reality a coloured stripe embroidered on the fabric”. Finally, the border was bordered by twisted fringes (Léon Heuzey, Découvertes, p. 148, pl. 22, 2; Catal., no. 65, p. 203).

See also pl. XXXIX, XL (shawl decoration) and XLII (Sumerian sculpture convention).

*) Akkad was a city in Mesopotamia. In the late 3rd millennium BC, under Sargon of Akkad, it was elevated to the centre of his empire. Today, this is called the Empire of Akkad or the Akkadian Great Empire after its capital, and the corresponding period of Mesopotamian history is called the Akkadian period. The location of the city was still known in Neo-Babylonian and Persian times (6th/5th century BC), but was later forgotten and is still unknown today.


LE CHALE SUMÉRIEN.

SUMER ET AKKAD. *)

Restitution sur nature du vêtement sumérien, d’après une statue assise de Goudéa, par Léon Heuzey.

Restitution sur nature du vêtement sumérien d’après une statue assise de Goudéa, dite «l’Architecte à la règle ». — MUSÉE DU LOUVRE, Catal. chald., n° 46.

L’aspect parfois un peu déroutant, pour un œil non prévenu, de ces essais tient à ce que, en nous rapprochant de la réalité, nous nous écartons par ce fait même « des formes conventionnelles qui constituent, pour une bonne part, le caractère et le style des antiques figures » qui nous ont servi de modèles et de guides. «Sur la nature, cette draperie asiatique donne des plis abondants et d’un bel effet. La statue, au contraire, conserve des surfaces lisses et rigides.

C’est que l’ancien sculpteur, n’osant pas encore entamer profondément la pierre dure de diorite, s’est contenté d’envelopper le corps dans une gaine: il y trace seulement les courbes accidentelles et les combine de son mieux avec les lignes fixes qui en dessinent les angles. Impressionné pourtant par le jeu des plis, il n’a pas cru pouvoir se dispenser de les rappeler par quelques rares sillons timidement creusés, comme on le voit, sur le bras et surtout vers le pectoral au point où l’extrémité du vêtement vient se rassembler. »Léon Heuzey, Du principe de la draperie antique, p. 6, fig. 1 ; Hist. du cost., ibid.

«Tout le costume consiste en un châle rectangulaire à double frange que nous avons drapé selon la mode des Chaldéens, après essai fait sur le modèle vivant, dans le cours d’archéologie de l’École des Beaux-Arts. Il a suffi, pour en retrouver l’ajustement [voir p. 47 et pl. XXX], d’employer, sans modifier ni sa forme ni ses dimensions, un châle blanc de l’Inde (shoudda), cette pièce du costume oriental moderne pouvant être considérée comme la survivance de l’ancien manteau chaldéen. Si les plis sont à peine indiqués sur l’original, c’est un effet de la timidité de cette ancienne sculpture, mais l’aspect de la draperie résulte infailliblement de la forme et de la disposition de l’étoffe, qui, sur la nature, donne un ajustement plein de caractère et se rapprochant des plus belles draperies antiques. »Le modèle« porte sur ses genoux une tablette d’argile crue sur laquelle est gravé un plan de fortification, le style et la règle graduée qui ont servi à le tracer. Le geste des mains croisées, qui est resté en Orient le signe de l’obéissance et du respect, prend ici un caractère religieux. La figure, restituée d’après une statue votive, doit être considérée, en effet, comme placée en face des images des dieux, auxquels le plan terminé est pieusement offert». Léon Heuzey, Origines orientales, p. 21I.

«La rusticité du siège, jointe à la simplicitédu costume, mérite d’être notée. »On serait tenté d’y reconnaître les marques d’une fonction soumise à certaines observances restrictives d’un caractère sacerdotal (Id., Catal. antiq. chald., p. 47 ; Découvertes, p. 126).

Cette simplicité ne doit pas être considérée comme une mode immuable.Tandis que cet austère ajustement suffit à Goudéa adulte, les statues qui le représentent éphèbe accusent une légère recherche vestimentaire: «Son châle n’est plus seulement orné de franges sur les deux petits côtés, il est, en outre, bordé en haut d’une lisière, en bas d’une frange à pompons formés par les fils de la trame » réunis plusieurs ensemble et noués (Thureau- Dangin, Ibid., p. 3 ; Scheil, Une nouvelle statue de Gudêa, dans REV. ASSYR., XXII (1925). pl. I et II).

Un débris d’épaule gauche remontant probablement à la haute époque d’Agadé porte gravée une bordure de châle ornée d’une large bande décorative. Le motif dessine «un treillis de losanges qui enferment des losanges plus petits». Cette bande, limitée de chaque côté par un fin grènetis, «devait être dans la réalité une raie de couleur brochée à même le tissu». Enfin, la lisière était bordée de franges torsadées (Léon Heuzey, Découvertes, p. 148, pl. 22, 2 ; Catal., n° 65, p. 203).

Voir aussi pl. XXXIX, XL (décor du châle) et XLII (convention de la sculpture sumérienne).

*) Akkad était une ville de Mésopotamie. À la fin du IIIe millénaire avant J.-C., sous Sargon d’Akkad, elle fut élevée au rang de centre de son empire. Aujourd’hui, celui-ci est appelé l’Empire d’Akkad ou le Grand Empire akkadien, d’après sa capitale, et la période correspondante de l’histoire mésopotamienne est appelée la période akkadienne. L’emplacement de la ville était encore connu à l’époque néo-babylonienne et perse (6e/5e siècle avant J.-C.), mais il a ensuite été oublié et reste inconnu aujourd’hui.

Source: Histoire du costume dans l’antiquité classique. I. L’Orient: Egypte, Mésopotamie, Syrie, Phénicie. Une nouvelle syntaxe française, par Léon Heuzey et Jacques Heuzey. Paris: Les Belles Lettres, 1935.


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